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Guillaume Faury et la rémunération des PDG du secteur aéronautique : intérêts, risques et objectifs

Temps de lecture : 7 minutes

Ce contenu propose un tour d’horizon de la trajectoire de Guillaume Faury, de ses postes clés dans le secteur aéronautique à sa récente nomination à la tête du GIFAS. Les défis auxquels il fait face en tant que président d’Airbus sont passés à la loupe : pression du marché international, innovation, transition environnementale, gestion des équipes, et, non des moindres, polémique sur la rémunération des dirigeants de grands groupes. L’article explore aussi comment la stratégie et les choix de management de Faury influencent la dynamique du secteur aéronautique français et européen. Enfin, une mise au point accompagne les débats persistants sur les salaires des hauts cadres, avec plusieurs arguments et réponses concrètes.

Guillaume Faury, acteur incontournable du secteur aéronautique

Un parcours guidé par le goût du défi

La carrière de Guillaume Faury impressionne, tout simplement. Formé à Polytechnique, il a acquis une expérience solide d’ingénieur, ce qui lui a permis d’alterner entre postes de terrain et supervision stratégique. Une anecdote rapporte d’ailleurs qu’à ses débuts, confronté à un incident technique sur un prototype d’hélicoptère chez Eurocopter, il aurait proposé une solution technique innovante qui fit école. Ce goût pour la résolution de problèmes concrets l’a accompagné chez PSA Peugeot Citroën, où il a occupé la fonction de directeur, puis lors de son retour chez Airbus en 2013.

Sa nomination au poste de président d’Airbus en avril 2019 vient couronner ce parcours, mais ne marque pas la fin du chemin. En juin 2023, Guillaume Faury prend un rôle encore plus central en succédant à Eric Trappier à la tête du GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales). Ce choix fait sens, tant l’homme connaît de l’intérieur les enjeux industriels et humains du secteur.

Président d’Airbus et du GIFAS : deux mandats, un même engagement

La double responsabilité de Guillaume Faury l’oblige à mener une politique cohérente pour Airbus et à défendre, auprès des institutions, les intérêts de toute la filière. Le GIFAS, ce n’est pas seulement Airbus, mais aussi Dassault, Thalès et des centaines de PME spécialisées. Concrètement, le président du GIFAS incarne la voix du secteur lors des discussions avec le gouvernement ou la Commission européenne. Ce poste lui offre une visibilité inédite sur le plan national, tout en renforçant sa légitimité internationale.

Pour approfondir la question des trajectoires et profils de dirigeants industriels, PDG consacre plusieurs dossiers à la diversité des carrières.

Quels critères pèsent sur la rémunération des PDG du secteur aéronautique ?

Complexité des missions et responsabilité collective

La question se pose souvent : pourquoi les PDG touchent-ils des salaires si élevés ? Tout n’est pas dans le prestige du titre, mais dans la gestion de multiples paramètres au quotidien. Plus d’une fois, il a été observé que la moindre erreur sur un programme d’avion – retards, coûts imprévus, défauts mineurs, tout peut dérailler – entraine des conséquences à grande échelle, sur des emplois comme sur toute la chaîne de production. Dans ce contexte, la rémunération doit refléter la réalité des pressions subies.

À noter aussi, une grande part de ce salaire dépend d’objectifs à atteindre : lancement de nouveaux appareils, négociations internationales, adaptation aux normes environnementales, gestion de crise (pensons à la période Covid, lors duquel l’activité aéronautique a été très perturbée). Ce système, calqué sur des pratiques déjà ancrées dans d’autres industries, vise à motiver et à valoriser le mérite, tout en retenant les profils de calibre international.

Poids de la concurrence et attractivité du secteur

Impossible d’ignorer la bataille que se livrent les acteurs du secteur pour attirer et garder leurs talents. Rarement un PDG se retrouve sans appels du pied de groupes concurrents. D’autre part, tout le monde n’est pas prêt à supporter l’exposition médiatique et la charge mentale associées à de tels postes. À ce titre, l’attractivité du poste se joue aussi sur les avantages en nature, la flexibilité et les perspectives de carrière pour leurs proches ou collaborateurs directs.

Élément étudié Description
Rôle opérationnel Décisions sur la production, l’innovation et les grandes orientations
Résultats Dépendance aux objectifs économiques, sociaux et écologiques
Comparatifs secteur Analyse des rémunérations chez Boeing, Safran, Honeywell…
Part variable Bonus indexés sur les bénéfices, la croissance et la satisfaction clients

Quels risques derrière les rémunérations élevées ?

Image et acceptabilité sociale

Le sujet est sensible – qui ne se souvient pas des polémiques visant, par le passé, certains dirigeants du CAC 40 pour des primes perçues lors de plans sociaux ? Guillaume Faury, en choisissant de privilégier la transparence sur ces questions, limite le risque de crise de réputation. Pourtant, dans un contexte de tension sociale ou lors de grèves pour les salaires, le contraste entre les chiffres reste un angle d’attaque volontiers utilisé.

D’ailleurs, plusieurs points d’alerte ressortent très régulièrement des médias, dont voici les plus fréquents :

  • Compréhension limitée de la répartition réelle entre salaire fixe et part variable
  • Méconnaissance des niveaux de responsabilité et de l’engagement demandé
  • Comparaisons biaisées avec de petits groupes ou des organisations publiques

Pression politique et exigences nouvelles

En France, la question revient chaque année dans le débat public. Parlementaires ou syndicats demandent plus de contrôle, des mécanismes d’ajustement, de la modération dans la fixation des salaires des dirigeants. Ces épisodes rappellent que la reconnaissance sociale ne passe pas uniquement par le niveau de vie, mais aussi par la capacité à justifier l’écart entre le dirigeant et l’immense majorité des collaborateurs.

« L’écart de rémunération entre le sommet et la base peut parfois donner le sentiment d’une fracture injustifiée. Ce qui est attendu d’un dirigeant, c’est aussi une exemplarité, sur le plan éthique comme managérial. »
Témoignage d’un cadre RH ayant travaillé plusieurs années dans l’aéronautique

Les responsabilités et missions de Guillaume Faury au GIFAS

Relais institutionnel et leviers d’innovation

À la présidence du GIFAS, son action ne se limite pas à la simple représentation du secteur. Il intervient dans de nombreux dossiers stratégiques, tels que le financement de la formation ou le soutien à la R&D pour les petites entreprises. Son implication sur la modernisation des infrastructures ou l’intégration de nouvelles compétences numériques se révèle vitale afin d’assurer la transition vers le « zéro émission » ou l’avènement de la mobilité aérienne urbaine.

Progressivement, Guillaume Faury s’impose comme un interlocuteur apprécié, capable de nouer des partenariats avec l’État et d’encourager les investissements indispensables dans la filière. On notera d’ailleurs que son bagage technique le rend crédible auprès des bureaux d’études comme des ouvriers spécialisés.

Un secteur bousculé par la transition écologique

Le secteur aéronautique se trouve confronté à des impératifs environnementaux et économiques sans précédent. La transition énergétique, la multiplication des normes, l’intégration des énergies décarbonées imposent une évolution rapide des pratiques. Guillaume Faury a d’ores et déjà présenté à la presse les plans d’Airbus autour de l’avion à hydrogène, dont une première version pourrait voir le jour avant 2035. Avec le GIFAS, il veille à garantir l’accompagnement des sous-traitants, régulièrement fragilisés par ces évolutions soudaines.

Les futurs axes de développement pour Airbus et le secteur

Rester leader dans un univers mondialisé

La concurrence s’intensifie, à la fois sur le segment des avions commerciaux (Boeing, Comac…) mais aussi dans l’espace et la défense. Airbus doit investir massivement dans des technologies de rupture, automatisation, intelligence artificielle, réduction de l’empreinte carbone – tout en demeurant attractif pour les plus jeunes générations. Un véritable casse-tête donc, qui nécessite une approche fine des besoins du marché.

L’industrie doit progresser sur la relocalisation de certaines productions, garantir l’approvisionnement de composants critiques et poursuivre l’effort de recrutement sur les métiers techniques. Les problématiques humaines ne sont jamais loin, puisque la fidélisation des équipes devient une priorité – le secteur manque d’ingénieurs, d’opérateurs qualifiés, et doit jouer sur la motivation interne autant que sur les rémunérations.

Un agenda serré et des attentes fortes

Le calendrier s’accélère. Airbus ne peut se permettre de retarder le développement de nouveaux modèles de monocouloirs – segment déjà très disputé sur le marché mondial. L’enjeu s’accompagne d’une reformulation des ambitions européennes : renforcer la présence sur les exportations, soutenir la montée en compétence tout au long de la chaîne industrielle. Les prochaines années seront jonchées de défis techniques et de décisions stratégiques qui engageront l’avenir de plusieurs milliers de salariés et de partenaires.

Comment se fixent les salaires des dirigeants dans l’aéronautique ?

La plupart des grandes entreprises du secteur disposent d’un comité chargé d’évaluer chaque année la pertinence des rémunérations attribuées. Ces comités intègrent des membres externes, experts financiers, juristes ou représentants des actionnaires. Le pilotage s’appuie alors sur des indicateurs précis, parfois ajustés selon le contexte économique ou les performances annuelles.

Voici, de façon simplifiée, les étapes habituelles du processus :

  • Étude comparative interne et externe
  • Emplacement du groupe sur la scène internationale
  • Analyse du retour sur investissement pour chaque action stratégique
  • Évaluation des plans d’action, notamment côté transformation écologique

La presse dévoile régulièrement les montants décidés. En 2022, on notait une hausse modérée des rémunérations chez la majorité des grands groupes du secteur, conséquence directe de la reprise post-pandémie et des bonnes performances à l’export.

Qui désigne Guillaume Faury à la tête du GIFAS ? Son élection s’effectue lors d’une assemblée générale, avec le vote des membres dirigeants du Groupement.

Quelles limites réglementaires existent pour les salaires des PDG ? Si aucun plafond n’est imposé, la transparence est de mise et certains codes de gouvernance recommandent l’établissement de seuils encadrés.

Un PDG peut-il renoncer à une partie de sa rémunération ? Oui, cela arrive ponctuellement, notamment dans un contexte de crise ou à titre symbolique.

Quelle part du salaire d’un PDG est variable chez Airbus ? Elle peut atteindre, selon les exercices, près de la moitié de la rémunération totale, en fonction des objectifs (croissance, innovation, climat social…).

Idées reçues et réalités sur la rémunération des dirigeants

  • Le salaire fixe est la plus grosse part du revenu : C’est trompeur, la part variable dépend du contexte annuel.
  • Seules les grandes entreprises versent ce type de rémunération : Faux, certaines ETI se rapprochent parfois des niveaux observés chez les géants du secteur, cuando elles affichent un fort taux de croissance.
  • Le luxe est le quotidien des PDG : La vie d’une direction générale s’apparente souvent à une suite de réunions, déplacements, gestion de crises et arbitrages indécis… loin du cliché véhiculé.

Un grand nombre d’analystes rappellent également que la perception publique diffère sensiblement selon le niveau d’information détenu sur les contraintes légales, les responsabilités ou la charge morale associées à ces fonctions.

Parmi les pistes évoquées pour l’avenir du secteur aéronautique, plusieurs experts insistent sur la nécessité de renforcer la transparence autour des salaires et d’améliorer l’équilibre hommes-femmes dans le recrutement des talentueux managers. L’ouverture à la diversité, l’encouragement d’une nouvelle génération de dirigeants, la revalorisation des parcours non scientifiques figurent progressivement parmi les axes centraux des discussions sur le futur du leadership chez Airbus et dans l’ensemble du GIFAS.

Sources :

  • airbus.com
  • lesechos.fr
  • lemonde.fr
  • gifas.asso.fr
  • franceinfo.fr
  • reporterre.net
  • latribune.fr
Image Arrondie

Quelques mots sur l'autrice

Je suis Aurélie, j’ai 39 ans et je suis la fondatrice de Wanteed. Chargée d’études RH dans une entreprise depuis plus de dix ans, j’ai décidé de lancer ce blog pour que nous puissions explorer ensemble ce monde merveilleux.